Une lettre attribuée au secretaire d’Etat Américain John Blinken destinée au vice premier ministre des Affaires Etrangères de la République démocratque du Congo (RDC) Lutundula circule sur les reseaux sociaux. Elle prétend montrer la position des Etats-Unis sur l’enquête en cours sur l’assassinat de l’opposant congolais, Chérubin Okende. Mais, la RDC et les Etats-Unis ne certifient pas cette lettre. Elle est donc fausse.

Le contenu de la lettre est très délicat. On peut notamment lire que les Etats-Unis indiquent que ces sont les services militaires congolais qui ont tué l’opposant Chérubin Okende, proche de Moise Katumbi, candidat à la présidentielle du 20 décembre en RDC.

Citation :  Un extrait de la lettre indique par exemple  “ At the end of these investigations, our special services note that the crime is carried out by the military detection services of anti-homeland activities of DRC “DEMIAP”the victim was suffocated after being tortured and passed away » qui se traduit par   » A l’issue de ces investigations, nos services spéciaux constatent que le crime est perpétré par les services de détection militaire des activités anti-patrie de la RDC  » DEMIAP « , la victime a été étouffée après avoir été torturée et est décédée.

L’image qui circule sur les réseaux sociaux en RDC, particulièrement dans les groupes Watsapp.

Les faits 

Contacté par BALOBAKI vendredi 1er septembre, l’ambassade des Etats-Unis en RDC et le ministère des Affaires Étrangères n’ont pas authentifié cette correspondance.

« L’ambassade est informée qu’une fausse lettre, prétendument signée par le secrétaire d’État Blinken, circule sur les réseaux sociaux. Cette lettre n’est pas authentique et ne provient pas du gouvernement des États-Unis. Toutes les déclarations officielles des États-Unis se trouvent sur notre site internet et nos plateformes de réseaux sociaux », a repondu à BALOBAKI CHECK, l’ambassade des Etats-Unis à Kinshasa.

Contexte 

Chérubin Okende a été retrouvé mort le 13 juillet 2023. Son corps, taché de sang, a été retrouvé dans sa jeep au lendemain d’un enlèvement qui a été signalé par ses proches. Ce meurtre a laissé place aux réactions venant de partout. Si certaines appellent à l’apaisement, d’autres, par contre, sont celles qui accusent des plates-formes politiques ou communautés comme faisant partie des commanditaires de cet assassinat. Aucune conclusion n’est encore livrée et aucun commanditaire n’a été identifié.

La justice s’est déjà saisie du dossier. En plus du garde du corps et du chauffeur de Chérubin Okende, plusieurs autres personnes ont été arrêtées et sont auditionnées. C’est ce qu’a déclaré, à la presse, mercredi 19 juillet 2023, le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu. Mais à ce jour, aucune conclusion n’a été donnée… ni des commanditaires identifiés.

Le gouvernement a annoncé la mise sur pied d’une commission pour enquêter sur cet assassinat. Mais sa composition ainsi que sa mise en place effective ne sont pas encore dévoilées. Toutefois, le compte rendu de la 105e réunion du conseil des ministres du vendredi 21 juillet 2023 rapporte que le gouvernement a officiellement « saisi la Belgique, la France, la République sud-africaine et la Monusco pour solliciter l’accompagnement dans ces enquêtes ».

« Cette démarche participative est voulue par le gouvernement pour assurer la transparence et la viabilité des conclusions de l’enquête dans la recherche de la lumière sur les circonstances du décès de l’honorable Chérubin Okende à la veille de l’organisation des jeux de la Francophonie et en cette période préélectorale », indique le compte rendu de la réunion du conseil des ministres.

Cette enquête annoncée est soutenue par plusieurs personnes, y compris les organisations de défense des droits de l’homme.