Le 11 novembre 2018,nous parlions de l’attente d’un candidat commun de l’opposition. Les
leaders de l’opposition s’étaient réunis en Suisse pour conclure leurs discussions et présenter le candidat commun de l’opposition. Genève avait canalisé tous les espoirs d’un peuple en quête du changement. Si, les intentions sont bonnes, l’on doutait encore de flexibilités des uns et des autres. Il y a toujours eu beaucoup d’enjeux sur ces questions-là: au-delà des questions centrales qui touchent l’intérêt commun, c’est plus une histoire d’égo qui ne lâche pas les opposants. Si en 2018,il était question de Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi, considérés comme des poids lourds sur qui fallait à tout prix compter sur leur influence sur le terrain. Le premier assistait impuissant à son exclusion processus à cause de la peine infligée par la Cour Pénale Internationale (CPI) pour une condamnation subornation de témoins. Le deuxième a quitté le navire Kabila en 2015,dénonçant un troisième mandat inconstitutionnel. Il est en exil politique en Belgique.
Nous ne pouvions pas dire qu’à l’époque, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe,encore en lice,
n’étaient pas peu fiers se considérer comme des poids lourds également. Le Premier a
hérité de son père un parti politique de masse, où il a réussi à s’imposer sans forcer. Le deuxième peut encore frimer de son score à la dernière élection présidentielle de 2011.Il Y avait aussi un autre, Martin Fayulu,qui comptait sur sa proximité avec les citoyens et son parcours de combattant. Et face au clan Kabila, il fallait un candidat rassembleur, capable de fédérer tous les leaders de l’opposition.
C’est la sempiternelle guerre de positionnement des opposants congolais. En 2011,ils étaient
également partis en ordre dispersé. Cinq ans plus tard, aucune leçon apprise, selon les participants aux discussions tenues à Pretoria pour identifier un candidat unique pour fédérer l’opposition. Martin Fayulu qui réclame encore la victoire de 2018 a pourtant envoyé ses délégués pour les discussions à Pretoria.«Ils étaient prêts à tout sauf à négocier pour la candidature commune de l’opposition »,commentent les Pro Katumbi. «Faux» réplique le camp Fayulu qui estime que «les jeux étaient joués à l’avance et que Pretoria n’était qu’une formalité et surtout Pretoria n’avait pas pour objectif de désigner un candidat unique».Qu’en est-il du peuple? Qu’en est-il de l’intérêt de la nation? Qu’en est-il du combat pour obtenir des élections transparentes et crédibles? Qu’en est-il du fichier électoral considéré fiable par la Commission électorale nationale indépendante(CENI),mais que l’opposition continue de dénoncer?
Cette analyse est un extrait du livre :“Balobaki.La Démocratie congolaise à l’heure des réseaux sociaux, des Fake News et la manipulation”
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