Les appels à la haine tribale se multiplient sur les réseaux sociaux et sur le terrain lors des discussions communautaires. Certes, la tension monte à l’approche des élections entre les fausses informations et les discours de haine dans les communautés. Que faire dans un pays post-conflit ?
En partant de ces deux affirmations qui ont été collectées dans la communauté à savoir : « l’assemblée provinciale ne doit pas être dirigée par un député provincial Bindji, car c’est un poste réservé à un Lulua » ; « chers motards de Kalemie, arrêtez les originaires de Kindu puisque leur frère Matata Ponyo veut déposer sa candidature aux élections présidentielles de 2023. Nous n’avons qu’un seul candidat, c’est le président Félix » nous pouvons comprendre qu’il y a risque ici d’inciter le peuple à la violence interethnique pour des besoins électoralistes.
La République démocratique du Congo est composée de plusieurs ethnies au moins 450; groupes ethniques et tribus dans tous les coins du pays. Il est évident que l’on trouve des conflits de tous genres qu’ils s’agissent des intérêts de l’heure et de l’espace. Certains assez latents, d’autres manifestent et assez ouverts entre les communautés, tant les conflits sont inhérents à la race humaine.
Il faut savoir que les conflits en RDC et leurs conséquences restent une des sources de préoccupation majeure puisque les défis sont énormes, voire multidimensionnels qui devraient faire partie des stratégies et plans de de développement que les autorités doivent mettre en place tant au niveau national, provincial que local afin de favoriser la cohésion nationale.
A titre illustratif, nous parlons aujourd’hui des conflits ethniques dans l’ouest du pays, en proie aux violences entre communautés Teke et Yaka, alerté au départ par le cardinal Fridolin Ambongo après une mission dans le territoire de Kwamouth, province du Mai-Ndombe.
Les médias ont rapporté que ce conflit a débuté après le refus des membres de la communauté Yaka de verser une « redevance coutumière », aux chefs traditionnels Teke, selon un prêtre, l’abbé Félicien Boduka, qui préside la Commission justice et paix du diocèse d’Inongo dans le Mai-Ndombe.
Ce genre de conflit est parfois alimenté par les acteurs politiques des différentes appartenances politiques pour des fins électoralistes ou sur fond d’intérêts économiques. Mais où est l’État ? Que fait-il ? Quelle solution sur l’éducation à la citoyenneté pour encourager le vivre ensemble plus qu’autre chose ?
Des textes légaux sur la diffusion des fausses informations existent, mais pas encore sur les discours de haine. Le Président de la République avait promulgué la loi portant code du numérique. Cette loi a été adoptée auparavant par le parlement et elle crée un cadre législatif pour mieux encadrer le développement du secteur numérique en RDC.
Désormais, l’accès non autorisé aux données personnelles, en passant par des usurpations d’identité, des tromperies jusqu’aux informations mensongères, des Fake news et autres diffamations sont désormais punis par la loi en RDC. Mais qu’en est-il des discours de haine ? Il est important de nourrir la réflexion sur ce problème qui s’impose dans nos communautés.
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