Les femmes donnant naissance aux enfants handicapés ne sont pas maudites

En 2 lignes

01/02/2024

En bref

Préjugés, stéréotypes, humiliations, des femmes donnant naissance aux enfants handicapés sont perçues comme des personnes maudites au sein de la communauté congolaise. Une situation qui ne favorise pas une harmonie au sein des foyer et elle est source des divisions ou divorces de nombreux couples.

La situation ne favorise non plus l’éducation de l’enfant handicapé et l’expose au traumatisme.

Justine vit dans une tristesse noire depuis la naissance de sa fille Anna, albinos, dans une famille où l’albinisme est vu comme un sortilège.

Elle témoigne de cette réalité sociale avec un sentiment amer qui a occasionné le divorce avec son ex-conjoint.

« La naissance de ma fille aînée a   basculé ma vie. Donner naissance à une albinos alors que dans la famille, personne n’avait encore mis au monde un enfant né avec albinisme a été perçu comme une malédiction. Mes propres frères me disaient que j’étais maudite. Ma belle famille m’a rejeté. J’étais la risée de tout le monde. J’étais la femme à abattre », confie Justine, 49 ans, mère de deux enfants, commerçante au marché de Matete, dans ville de Kinshasa.

Triste sort, elle fera face à son destin, seule pour s’occuper de son enfant.

« Personne ne voulait de ma fille. On la traitait  de diablesse, sorcière. À mon absence, elle était maltraitée par mes belles sœurs. Mon conjoint m’a demandé le divorce car il disait qu’elle n’était pas son enfant. Je n’avais pas le choix. J’ai dû me battre pour élever ma fille », ajoute-t-elle.

De surcroît, Justine dénonce le traitement hirsute réservé aux parents qui donnent naissance aux enfants nés avec l’albinisme.

« Notre société doit être tolérante envers les personnes qui donnent naissance aux albinos. C’est pas sorcier. C’est une réalité. Ils ont droit à la vie, à l’éducation et à l’amour. Je pense que l’acceptation est très utile.  Beaucoup de parents sont traumatisés, les femmes surtout. Si je n’étais pas forte, j’allais abandonner ou tuer ma propre fille. Elle est ma bénédiction, aujourd’hui elle a 21 ans, elle a la grâce de Dieu sur elle. Elle a une voix angélique. Un don qui me rend fière », conclut-elle.

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