C’est le cas en République démocratique du Congo, comme ailleurs, avec cette idée répandue selon laquelle « se faire sucer les seins » réduirait le risque de cancer de sein chez la femme. Pourtant, il n’existe à ce jour aucune étude scientifique sérieuse qui appuie cette affirmation, selon nos recherches.
Ces affirmations souvent partagées sur un ton humoristique, sont pourtant dangereuses, elles peuvent détourner les femmes des véritables gestes de prévention.
Capture d’écran d’un commentaire d’un internaute prise par Balobaki Check
Qu’est-ce qu’est le cancer du sein ?
Le cancer du sein est le développement désordonné et anarchique des cellules d’un tissu du sein. Ces cellules anormales se multiplient de façon incontrôlée pour former une tumeur maligne.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé ( OMS ), dans 157 pays sur 185, le cancer du sein était la première cause de cancer chez les femmes dans le monde en 2022. Environ 99 % des cancers du sein surviennent chez les femmes, contre 0,5 % à 1 % chez les hommes, selon cette organisation internationale; précisant que le traitement du cancer du sein chez l’homme suit les mêmes principes que chez la femme.
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Contacté par Balobaki Check, le Docteur Christenvie Phambu, médecin assistante senior dans le département de gynécologie obstétrique des Cliniques Universitaires de Kinshasa en RDC, précise que : « la littérature n’a pas décrit le fait que, se faire sucer le sein pourrait prévenir le cancer du sein. Il n’y a aucune étude qui a prouvé de façon claire que sucer les seins d’une femme de façon isolée pourrait protéger contre la survenue d’un cancer du sein. Seulement, ce qui a été décrit, c’est le fait que l’allaitement maternel, de façon régulière, intensive, progressive et exclusive, pourrait protéger contre la survenue du cancer du sein. C’est aussi parce que, lorsque la femme allaite, généralement, elle est en aménorrhée, c’est-à-dire qu’elle n’ovule pas, elle ne règle pas. Donc, elle est moins exposée aux hormones ».
Le port du soutien-gorge favoriserait le développement du cancer du sein ?
Autre idée très répandue, le médecin y répond : « Rien ne prouve cela, mais il existe une étude de la littérature qui évoque une hypothèse selon laquelle, le port des soutien-gorge qui serre la glande mammaire comprimant les vaisseaux lymphatiques pourrait provoquer l’accumulation et la production de certaines toxines qui provoquerait le cancer du sein. »
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Est-ce que les déodorants peuvent causer le cancer du sein ?
« Il n’existe aucune cause à effet entre le déodorant et le cancer du sein. Seulement, on retient que le déodorant contient les sels d’aluminium, qui sont prohibés parce qu’ils peuvent biaiser les résultats lors de la mammographie »
Quels sont les facteurs de risque du cancer du sein ?
« Il n’y a pas une cause unique, évidente, qui peut engendrer un cancer du sein. Il existe plusieurs facteurs de risque qui peuvent prédisposer une personne à développer un cancer du sein », nous renseigne-t-elle en ajoutant qu’il y a les prédispositions génétiques, il peut s’agir d’un cancer héréditaire ; les antécédents familiaux ; les antécédents personnels ; puberté précoce et la ménopause tardive ; l’absence de grossesse et les grossesses tardives, l’absence d’allaitement ; la sédentarité…
Quels comportements adopter pour réduire les risques de cancer ?
L’Institut national du cancer en France par exemple, estime que 40 % des cancers sont liés à des facteurs de risque sur lesquels il est possible d’agir grâce à des modifications de comportement et de modes de vie. Le concept de « risque zéro » n’existe pas, mais il est possible de prendre des mesures au quotidien pour protéger sa santé. Retrouvez leurs conseils pratiques ici :
- Arrêter de fumer ou arrêter de fumer
- Réduire sa consommation d’alcool
- Manger mieux ( limiter viande rouge, boissons sucrées)
- Bouger plus
- Se protéger des rayons UV
En conclusion, aucune étude scientifique ne prouve que la célèbre théorie selon laquelle se faire « sucer les seins » prévient le cancer du sein. Selon les spécialistes, seule la consultation médicale et le dépistage précoce permettent de détecter à temps le cancer du sein, augmentant considérablement les chances de guérison.
Écrit par : Ravanelly Ntumba, relecture : Dinho Kazadi
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