La problématique du conflit entre les communautés du Katanga et du Kasaï suscite des débats. Récemment, plusieurs publications sur les réseaux sociaux, notamment celles de natifs de la riche province du Katanga (aujourd’hui Haut-Katanga) en République démocratique du Congo, appellent à la scission de cette région, riche en cobalt.
Une publication sur les réseaux affirme que : « jamais nous serons unies avec les kasaïens, sachez que les kasaïens sont nos ennemis à vie ». Les internautes semblent prendre plaisir à se mépriser mutuellement en raison des divergences politiques et ethniques.
Un exemple marquant est ce tweet d’un internaute congolais évoquant un prétendu testament laissé par Moïse Tshombe, ancien gouverneur du Katanga, sur la division de cette province.

Capture d’écran prise par BALOBAKI Check le 14 novembre
Durant la campagne électorale de 2023, des discours de haine ont eu des conséquences néfastes sur les relations entre Katangais et Kasaïens. Une fausse information a même circulé sur le réseau social X, affirmant qu’un drapeau de la sécession du katanga était présent lors d’un meeting d’un candidat président de l’opposition à Kolwezi, dans la province du Lualaba.
La proposition de révision de la constitution en RDC, récemment initiée par le parti présidentiel Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), amplifie encore ces discours menaçants le vivre-ensemble(1,2,3,4). En commentaire à l’actualité, une publication affirme : « Si la révision de la Constitution émane du testament d’Etienne Tshisekedi nous aussi nous allons respecter le testament de patriarche Moïse tshombe kapend katangais valeureux la Sécession Tenez bon ».
Cependant, l’article 1er de la constitution de la RDC appelle à l’unité du pays : « La République démocratique du Congo est, dans ses frontières du 30 juin 1960, un État de droit, indépendant, souverain, uni et indivisible».
» La scission du Katanga pourrait déclencher une cascade de sécessions d’autres provinces, plongeant le pays dans un chaos politique et sécuritaire encore plus grand. Les conflits interethniques et les luttes pour le contrôle des ressources naturelles risquent de s’intensifier. La perte d’une province riche en ressources comme le Katanga affaiblirait considérablement l’économie congolaise, déjà fragilisée par des décennies de conflits. Cela pourrait entraîner une gouvernance encore plus faible et une exacerber les inégalités régionales, ainsi que des tensions ethniques et des conflits territoriaux », analyse Chimène Popoli, politologue et chercheuse en sciences sociales à l’université de Kinshasa.
Et d’ajouter : “ la sécession Katangaise présente d’énormes risques sociopolitiques tant pour le pays que pour la province elle-même. L’histoire du Katanga est également marquée par l’épisode douloureux de l’expulsion des Kasaïens. Ces tensions persistent encore aujourd’hui et se sont même intensifiées surtout lors des élections précédentes ”
L’idée de la balkanisation doit être fermement rejetée. La cohésion nationale est essentielle pour garantir la paix et la stabilité en République démocratique du Congo.
Cet article est rédigé par BALOBAKI CHECK dans le cadre du projet de promotion de la cohésion sociale et de la paix à travers la lutte contre les fausses informations en RDC
0 commentaires