Ce qu’il faut savoir sur l’arrêt des activités de la société Bralima du Sud-Kivu

En 2 lignes

Selon le chef du département commercial de la Bralima Sud-Kivu : “ la perte d’une des machines de production et la fermeture des banques sont les causes à l’origine de sa fermeture”.

04/24/2025

En bref

Depuis le 20 février 2025, plusieurs publications circulent sur les réseaux sociaux affirmant que la Bralima a “décidé à fermer ses portes à cause des pillages derniers, perpétrés par la population Sud-Kivutienne lors de l'entrée officielle de l'armée Rwandaise”. Selon les auteurs de la publication, les faits se sont déroulés à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud kivu. Cependant, nos recherches révèlent que cette affirmation n'est pas l'unique raison. 

Depuis l’occupation de la ville de Goma en janvier 2025 provoquant un déplacement massif de la population avec 700 morts et 2 800 blessés lors des affrontements, et celle de Bukavu en février 2025 par des rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, plusieurs activités socio-économiques ont été suspendues dans ces zones du pays à la suite des pillages et autres dégâts causés par cette violente incursion. Ces derniers jours, en dépit du fait que la solution au conflit n’a toujours pas été trouvée, certaines activités reprennent timidement, même si la fermeture des banques reste un grand frein. L’affirmation

( archivée ici ) qui fait objet de notre fact-check a été publiée le 20 février par un compte Facebook dénommé votre Altesse Hervé, qui compte 2000 followers. Elle a été relayée ici et ici

Citation: 

“…Elle (la bralima du Sud-Kivu) a ainsi décidé à fermer ses portes à cause des pillages derniers, perpétrés par la population Sud-Kivutienne lors de l’entrée officielle de l’armée Rwandaise dans ladite province congolaise…”

Capture d’écran faite par Balobaki Check le 19 mars 2025 à 17h25

Capture d’écran faite par Balobaki Check le 19 mars 2025 à 17h25

 

Les faits

En menant une recherche sur Google avec les mots clés: “Pillage Bralima Bukavu”, nous avons retrouvé un article de presse de Radio Okapi publié le 20 février 2025 qui titre: “Pillage de la Bralima Bukavu : plus de 1000 personnes risquent de perdre leur emploi”. La même information a été relayée par Zoom-eco dans un article publié le 24 février, affirmant que “Tous les employés locaux de la BRALIMA/Bukavu courent le risque de perdre leur travail en cas d’une faillite due à ces actes de vandalisme, selon les responsables de l’entreprise.“  

Contacté par Balobaki Chek le 12 mars 2025 à 15 heures, l’un des responsables du département Marketing de la société à Bukavu, précise sous couvert d’anonymat que l’arrêt des activités de la Bralima fait suite à « la fermeture des banques qui bloque le fonctionnement de l’entreprise, les problèmes d’approvisionnement en matière première et la destruction d’une des  machines de production, survenue lors du récent pillage», indique-t-il.

Il a ajouté que les activités de la Bralima ne reprendront à Bukavu que sur  :  « autorisation de la direction générale de Kinshasa, et après la réouverture des banques pour mieux gérer les recettes journalières au vu de la situation sécuritaire qui se détériore davantage.»

 

En conclusion, l‘affirmation selon laquelle la Bralima a “… ainsi décidé à fermer ses portes à cause des pillages derniers, perpétrés par la population Sud-Kivutienne lors de l’entrée officielle de l’armée Rwandaise dans ladite province congolaise…” n’est pas l’unique cause de la suspension des activités de la Bralima Sud-Kivu. Selon le chef du département commercial, d’autres raisons  sont à ajouter, notamment, la fermeture des banques et la destruction de l’une des machines de production lors du pillage occasionné par l’entrée du mouvement rebelle AFC/M23, accompagné de l’armée rwandaise.

Écrit par : Loni Irenge Joel ; Relecture :Ravanelly Ntumba; Editing : Balobaki Check 

Nos sources:

Cet article a été écrit par un journaliste participant du programme de mentorat de Balobaki Check en collaboration avec la fondation hirondelle en faveur des journalistes formés dans les provinces de Sud-Kivu et Kinshasa. 

Vous pourriez aussi aimer…

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *