La mission de l’ONU en RDC dément « formellement » toute implication dans les préparatifs d’attaque « éventuelle» à Goma

En 2 lignes

La Monusco a indiqué rester pleinement engagée aux côtés du peuple congolais pour la sécurité, la paix et la stabilité, et réitère sa disponibilité à collaborer avec toutes les parties concernées pour clarifier toute information dans un esprit de transparence et de vérité.

04/13/2025

En bref

En moins de 24 heures, un texte est devenu viral sur les réseaux sociaux en République démocratique du Congo (RDC), alors que les villes de Goma et Bukavu sont contrôlées par les rebelles du M23/AFC. Selon l’auteur de cette correspondance, la mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), prépare une attaque depuis sa base de Goma « plus de deux cents (200) individus “wazalenzo”, ainsi que des éléments militaires, auraient été armés au sein de cette base et continuent à être armés », lit-on. La MONUSCO a officiellement démenti les allégations de complicité dans un communiqué diffusé dimanche et a appelé les acteurs politiques à plus de responsabilités.
Le Wazalendo est un mouvement d’autodéfense local qui soutient les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) notamment dans la lutte contre les rebelles de l’AFC/M23.

Au lendemain des attaques qui ont eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi à Goma, plusieurs affirmations ont commencé à circuler ( 1,2,3,4,5 )  sur les réseaux sociaux. Elles font état des violents combats entre les wazalendos et les rebelles de l’AFC/M23 appuyés par l’armée rwandaise dans la ville de Goma, dans l’Est de la RDC occupée jusqu’à présent par ce mouvement rebelle.

Jacquemin Shabani, Vice premier ministre de l’Intérieur a publié un communiqué samedi soir indiquant que 52 personnes ont été tuées pendant cette attaque.

Willy Ngoma, porte-parole militaire du mouvement M23 a dans un tweet  indiqué que des combats ont eu lieu entre son mouvement rebelle et les wazalendos. “ Après la énième provocation de la coalition criminelle (FARDC, FDLR,WAZALENDO…)dans plusieurs quartiers et aux environs de goma, la situation est sous contrôle et le calme règne. Les lions toujours aux aguets. La défense et la protection de la population est notre providence ”, a-t-on lu sur X. 

Parmi les nombreuses publications, il y a notamment eu cette affirmation qui charge lourdement la MONUSCO depuis quelques heures. 

Extrait de la citation :

(…) Selon des sources crédibles et concordantes, une action hostile se préparerait activement depuis une base de la MONUSCO située à l’aéroport de Goma. Nos informations indiquent que plus de deux cents(200) individus « wazalenzo », ainsi que des éléments militaires, auraient été armés au sein de cette base et continuent à être armés.(…)

 Capture d’écran du message attribué à la MONUSCO prise par BALOBAKI CHECK dimanche 13 04 2025

Capture d’écran du message attribué à la MONUSCO prise par BALOBAKI CHECK dimanche 13 04 2025

 

En République démocratique du Congo (RDC), l’occupation des villes de Goma et Bukavu par les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), soutenus par le Rwanda, a été accompagnée d’une intensification d’une autre forme de conflit dans les zones de l’Est : une bataille insidieuse alimentée par la désinformation. Rumeurs infondées, annonces alarmantes d’attaques imminentes et diffusion d’images parfois manipulées ou sorties de leur contexte viennent non seulement semer la confusion, mais aussi exacerber une situation déjà fragile.

« Plus de 1.400 individus « à haut risque », y compris des femmes et des enfants, s’étaient abrités dans les bases de la MONUSCO s’ouvre dans une nouvelle fenêtre dans l’est de la RDC, suite à la chute de Goma, le 28 janvier dernier», avait indiqué Bintou Keita, la Cheffe de la Monusco qui était l’invitée du point de presse quotidien de l’ONU à New York en février dernier.

Lire :

La Monusco dément le « désarmement des Casques bleus par le groupe rebelle du M23 » à Goma en RDC

La MONUC, créée par la résolution du Conseil de sécurité n0 1279 du 30 novembre 1999, afin d’élaborer des plans pour l’application du cessez-le-feu de Lusaka signé en juillet 1999 entre la République démocratique du Congo (RDC) et cinq États de la région (Angola, Namibie, Ouganda, Rwanda et Zimbabwe), et pour le désengagement de maintenir la liaison avec toutes les parties à l’accord. Le Conseil étend par des résolutions ultérieures le mandat de la MONUC au contrôle de l’accord de cessez-le-feu et à d’autres tâches connexes.

La Monusco dément toute implication dans des préparatifs d’attaque éventuelle à Goma

Dans un communiqué publié dimanche 13 avril que BALOBAKI CHECK a parcouru, la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) dément formellement toute implication dans des préparatifs d’attaque éventuelle à Goma.  

“ (…) avec la plus grande fermeté les allégations gravissimes contenues dans une prétendue « alerte » circulant actuellement, faisant état de préparatifs d’une attaque imminente sur la ville de Goma qui seraient orchestrés depuis l’une de ses bases, notamment celle de l’aéroport de Goma. (…) La MONUSCO tient à préciser qu’aucune activité de cette nature n’a jamais eu lieu ni ne saurait être tolérée dans ses installations. Ces accusations sont non seulement fausses, mais également extrêmement dangereuses, dans un contexte déjà marqué par de fortes tensions sécuritaires. La Mission dénonce ces rumeurs malveillantes qui visent à ternir son image, à semer la confusion et à mettre en péril la sécurité de ses personnels et des civils qu’elle est mandatée à protéger.

En février dernier, les internautes rapportaient que « Le M23 a procédé au désarmement de la MONUSCO à #Goma », une affirmation qui avait été démentie par Ndeye Khady Lo, la porte-parole de la Monusco en RDC dans un communiqué qu’elle nous a partagé sur le réseau social WhatsApp. L’histoire partait d’une courte vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. Elle avait précisé qu’il s’agissait d’un civil identifié comme chef du M23 qui avait arrêté le convoi de la MONUSCO à la suite d’un incident impliquant leur véhicule. 

Lire :

Une photo montrant une évacuation du personnel des Nations unies à Bunia est fausse et la Monusco a démenti tout départ

La Monusco invite les acteurs politiques à plus de responsabilité

Dans son communiqué, la MONUSCO rappelle qu’elle agit en stricte conformité avec le mandat qui lui est confié par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Ce mandat comprend, entre autres, la protection des civils, l’appui aux Forces armées de la RDC (FARDC), ainsi que la stabilisation des zones en conflit. La présence de FARDC dans certaines bases de la MONUSCO s’inscrit dans ce cadre, notamment pour des raisons de protection temporaire en situation d’urgence, comme cela est prévu par le droit international humanitaire et les procédures de la Mission.

La MONUSCO invite les acteurs politiques et les leaders communautaires à faire preuve de responsabilité dans leurs communications, à s’abstenir de relayer des informations non vérifiées, et à travailler de manière constructive pour le retour de la paix dans l’Est de la RDC.

La Mission a indiqué rester pleinement engagée aux côtés du peuple congolais pour la sécurité, la paix et la stabilité, et réitère sa disponibilité à collaborer avec toutes les parties concernées pour clarifier toute information dans un esprit de transparence et de vérité.

Bintou Keita avait alerté sur la désinformation sur les actions de la Monusco

A ces défis opérationnels, s’ajoutent selon Mme Keita des « campagnes de  désinformation et de haine » à l’encontre de la mission, qui « déforment délibérément son rôle et ses actions » et mettent en danger la vie des Casques bleus», a-t-on lu sur les canaux de communication de cette organisation onusienne.

La Mission a indiqué ce soir, rester pleinement engagée aux côtés du peuple congolais pour la sécurité, la paix et la stabilité, et réitère sa disponibilité à collaborer avec toutes les parties concernées pour clarifier toute information dans un esprit de transparence et de vérité.

En conclusion, les affirmations selon lesquelles : “ Selon des sources crédibles et concordantes, une action hostile se préparerait activement depuis une base de la MONUSCO située à l’aéroport de Goma. Nos informations indiquent que plus de deux cents(200) individus « wazalenzo », ainsi que des éléments militaires, auraient été armés au sein de cette base et continuent à être armés” a été démenti par la MONUSCO; Cependant, BALOBAKI CHECK n’a pas pu se rendre sur la base de la MONUSCO pour y apporter des preuves visuelles. 

Cet article de vérification des faits est rédigé par l’équipe de Balobaki check en période de guerre dans l’Est de la République démocratique du Congo.

Pour assurer la sécurité de nos journalistes, les articles liés à la situation sécuritaire seront signés par la rédaction. 

Nos sources – vous aussi vous pouvez vérifier comme nous ! 

 

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